Lorsque un citoyen ou une citoyenne annonce qu’il ou elle se lance en politique, la première réaction est bien souvent : « Bonne chance » !

Bonne chance pour quoi ? Les élections ? Pas seulement.
Dans l’opinion publique, faire de la politique est souvent associé à bon nombre de craintes. Il faudrait savoir se protéger des autres politiciens, il faudrait être prêt à être affiché publiquement ou encore s’imaginer que les critiques seront bien plus présentes que les messages de soutien. Et la liste est loin d’être terminée ! Mais pourquoi cette réaction ?
La plupart de ces réflexions sont liées à une méconnaissance de la politique en général et de son fonctionnement. En effet, pour bon nombre, la notion de politique est très abstraite et se résume au Conseil Fédéral. Mais peu de citoyens et citoyennes ont une réelle connaissance du système en Suisse. La faute à qui ?
Il serait difficile de nommer un coupable mais plutôt une combinaison de raisons. Parmi elles, citons l’école.
L’éducation civique a quasiment disparu de la plupart des plans de formation, et le Canton de Berne ne fait pas exception. Ainsi, l’enseignement lié à la politique suisse est minimal et ne constitue plus une matière d’enseignement à part entière. Sous l’intitulé citoyenneté, quelques notions de politique sont abordées. Mais certainement pas assez pour que les écoliers comprennent la complexité du système. Et on ne parle pas de susciter la curiosité ou soulever des vocations. Quand on réfléchit au nombre de possibilités de s’engager en politique, ce fait est regrettable et dommageable.
Le besoin de renforcer l’enseignement en politique a également été démontré par une étude menée par gfs.bern en 2014 déjà, puisque selon les résultats obtenus par cet institut de recherche, l’éducation civique est le meilleur moyen d’améliorer le système politique suisse. Si le canton de Soleure par exemple a réagi, et a intégré l’éducation civique comme matière d’enseignement dans son plan d’étude, ce n’est pas le cas pour le canton de Berne.
Alors avant de voter sur le droit de vote à 16 ans, et de songer à donner des droits et obligations à une frange de la population plutôt ignorante du système politique suisse, ne devrait-on pas revoir le plan d’enseignement et ainsi former nos jeunes à nos spécificités démocratiques ? Ne serait-ce pas là, un levier intéressant pour non seulement pour augmenter les taux de participation lors des votations populaires mais également pour impliquer la population activement dans la vie politique ?
Pauline Pauli (35), Députée PRR, Conseillère de Ville de Nidau, Expert-comptable diplômée
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